En parcourant le village...


tant que les hommes ont vécu dans la crainte d'une guerre ou d'un pillage, ils se sont cloitrés à l’intérieur des murailles du village.La fin de la guerre de 100 ans ( 1453) apportera une certaine tranquillité intérieure et c'est donc tout naturellement que vont se constituer les "faux bourgs". Ceux ci vont croître hors du centre fortifié  le long des voies de communications  tout en restant relativement proches des murailles (sait on jamais!). A vallègue, l'axe de communication  qui traversait le village  étant  la route de Villefranche à Lux, 2 faubourgs se sont  créés: 1 côté Villefranche et un autre côté Lux. 

La construction des  "faux bourgs "perdurera jusqu'au XIX° siècle avec les mêmes caractéristiques que celle du "vrai bourg" à l'intérieur de l'enceinte fortifiée: habitations collées les unes aux autres.; La révolution industrielle  de la moitié du XIX° siècle fut à l'origine de l'exode rural et  stoppera l'accroissement du village. Cette stagnation durera jusqu'à la fin de la seconde guerre mondiale, l'après 1945 sera source de profonds changements. et verra le développement de nouveaux types d'habitation: maisons  généralement cubiques non accolées, possédant un jardin afin d'éviter de côtoyer le voisinage et légèrement en retrait de la route. Les premières  constructions de la route de Trébons  caractérisent de cette évolution.

En parcourant les rues du village, vous découvrirez certaines empreintes ou vestiges  qui vous remémorerons  ces époques , parfois, ce sera simplement un nom ou les brides de discussion avec un  plus ancien  qui évoqueront un passé  qui reste assez proche et a conditionné  la structure  ou l'évolution de notre village.

Le but de cette page est  de vous faire découvrir  ces lieux qui ont marqué l'histoire relativement récente de Vallègue et peut être de répondre aux questions que l'on peut se poser  au détour d'une rue, devant une construction ou  une réalisation plus ou moins récente.

* cette écriture a été rendue possible grâce aux  écrits de  Michel Arnaudet -ancien instituteur,  Roger Carrière-ancien maire,  Jacques Sicart et  aux propos recueillis par François Tudela (administrateur du site)  auprès de Eloi Roux, Gustave Cazaban, Serge Caussinus, René Bettin... qu'ils en soient remerciés.


 Malgré son style néogothique  La construction de l’église Saint Etienne (sur l'ancien emplacement de l'ancienne chapelle du château), est relativement récente. sa construction fut décidée en 1897 après acceptation d'un devis de 21500 F, elle fut achevée en 1902 avec pour peaufinement la pose de de l'horloge en 1907.

La cloche centrale fut remplacée en 1956 par une plus petite; les plus anciens vous raconterons avec beaucoup d'humour que la précédente fut fêlée à la suite d'une utilisation trop  intense et soutenue afin de fêter le départ de l'ancien curé peu apprécié des valléguois.



Château de Vallègue:

Vous découvrirez son origine et historique (par Michel Arnaudet) à l'onglet >vie culturelle> page > historique de Vallègue > et sur le site dédié: onglet  >vie économique>

Le château et sa tour, sont inscrit à l'inventaire des monuments historique et font l'objet d'un classement auprès du Service Départemental de l'Architecture et du Patrimoine de la Haute Garonne: onglet mairie > page communiqués, ce qui implique certaines normes spécifiques à respecter dans un rayon de 500 m.

Note: ce bâtiment à servi de refuge aux lorrains qui avaient fui l'occupation en début de seconde guerre mondiale.

L'inventaire de 1646 mentionnait la présence de 7 tours



 

Bien exposé aux vents dominants, à chaque extrémité du village  Vallègue disposait de trois moulins. Le premier (carte postale à gauche) , proche du centre du village (ancienne route de Villefranche), a été détruit dans les années 60. Seul vestige, les meules à grain sont encore présentes sur l’ancien site (photo de droite).

Les deux autres  étaient situés à l’opposé, au "faubourg" de l'ancienne route de Revel  avant la sortie du village; il n’en reste plus de traces visibles. ce n'est qu'au début du XIX° siècle que furent créées les nouvelles routes de Lux et Rieumajou suivies plus tard de celle de Villefranche permettant d'éviter le centre du Village

       anciennes meules à grain

                                (jardin privé)




Le Lac de Vallègue:  Créé en 1990 à l’initiative de la Mairie et d’un groupe d’agriculteurs pour l’irrigation (ASA du Lauragais), ce lac, d’une superficie de 8 hectares est un espace privilégié pour la promenade et la pêche. L’ aménagement de son environnement est à l étude dans le cadre d’un programme européen LEADER et de la région géré par le GAL Pays Lauragais.

Note: la vielle route qui descendait vers le fond  de la combe en direction de Villefranche fut noyée sous le lac lors de mise en eau , il reste au fond le tablier du vieux pont (ruisseau de Berthegaline). Le volume d'eau utilisable est de 88%, la hauteur de la digue est de 9mètres,

Un feu d’artifice réputé a lieu au bord du lac tous les ans lors de la fête.



 

Inaugurée en 1973, la mairie est située au centre du village. Elle a été construite sur une ancienne mare, vestige des douves du château. Au siècle dernier, la mairie a successivement occupé le premier étage de l’ancienne école au centre du village, et l’ancien presbytère en face de l’église. Les ateliers municipaux se situent derrière l’église à proximité du cimetière. Ce bâtiment était autrefois utilisé par un commerçant en fruits et légumes; notez que les grilles de protection des fenêtres sont construites à partir  des anciennes barrières pour animaux du poids public.



 Poids public

Créé au milieu du XX° siècle, il a essentiellement servi pour la pesée d’animaux à destination bouchère, la paille et le fourrage. Sa taille, qui ne permettait plus de peser les gros véhicules et l’évolution de l’agriculture lauragaise, font qu’il n’est plus en service.

Foyer rural, bibliothèque: dans l’attente de la construction de la nouvelle école, un « préfabriqué» abritant une classe fut installé à côté de l’église. Il est aujourd’hui essentiellement dédié aux nombreuses activités du foyer.

Note: ce bâtiment a été construit sur l'ancien  site du cimetière déplacé au début du XVI° siècle. Quelques ossement furent mis à jour lors de la plantation des arbres.



L’ école.

 Malgré une taille de population relativement modeste, la commune de Vallègue a été assez précurseur pour l’ouverture de son école en milieu rural. la première école à Vallègue a été ouverte en 1839. La salle de classe mesurait 3mètres x 2.50m. L'enseignement était payant à cette époque. Jugée trop petite elle fut remplacée par le local (aujourd’hui reconverti en maison d’habitation) que vous découvrirez au centre du village. En 1880, elle était partagée en deux parties: une classe pour les garçons et une pour les filles; une des classe servit également de "bibliothèque populaire".

Si les plus anciens se souviennent de leur instituteur, des équipements parfois sommaires ou des encres gelés les matins d’hiver, ils retiennent aussi  les aspects festifs de ce lieu. En effet, le préau  à longtemps servi de salle des fêtes notamment lors des festivités du 14 juillet ou de carnaval

    Nouvelle école construite au  lieu dit la Miquelle ouverte pour la rentrée de 2000



Puits communal

L’alimentation en eau potable des maisons d’habitations fut effective à partir de 1964. Toutes les habitations disposaient alors d’un puit parfois relativement éloigné pour alimenter homme et animaux. Un des puits communal est situé sur la place en face du château

 

Assainissement collectif

 

La majorité des habitations valléguoises sont raccordées au réseau communal. Mis en œuvre à partir de 1980 à Vallègue. Ce réseau a contribué au développement de la commune Une petite partie des eaux usées est traitée à l’aide d’un biodisque (zone du lac), l’autre partie est traitée dans 3 bassins de décantation (nord est)



 Espace du souvenircomme un  grand nombre de communes du Lauragais, le village de Vallègue a payé un lourd tribut au cours du premier conflit international avec  8 soldats morts au combat pour une population de moins de 200 habitants. Cela n’a heureusement  pas été le cas pour les deux derniers conflits dans lesquels les soldats du contingent furent engagés. Un espace du souvenir a été inauguré en juillet 2015 en complément du monument au mort construit dans les années 60 pour que perdure notre devoir de mémoire en hommage aux victimes. Une plaque plus ancienne est également apposée à l'intérieur de l'église.


 Deux forgerons-maréchaux ferrants étaient encore en activité au siècle dernier. Une partie d’un ancien "travail à ferrer" est encore présente sur une des anciennes forge, dite forge haute (croisement de la route de Revel-Rieumajoux). C'est sur site que se déroulaient les fêtes du "quartier d'autan" après la guerre avec une certaine connotation politique (en opposition avec la fête qui se déroulait en face du nouveau foyer rural).

Chez Emilienne : ancienne, épicerie, mercerie, café tabac dirigé par une  forte personnalité très appréciée dans le village et alentours, où se déroulaient de fameuses parties de belote et de manille. A noter que ce fut une des tous premiers établissement du village où il était possible d'aller téléphoner. Aujourd’hui le café, tabac l’Oasis du Lauragais perpétue cette tradition grâce à Isabelle. Des concours de belote ouverts à tous ont lieu tous les jeudis.



 

Croix  située en face de la  maison  de Monsieur et madame Roux

Autrefois située à l'axe du carrefour, elle a été déplacée lors de son agrandissement

croix située en face de la mairie

ARBRE DE LA LIBERTÉ



Mur d'enceinte du chateau

 Les anneaux ancrés  dans le mur du chateau servaient assurément à attacher le bétail mais nous n'en connaissant pas l'origine et les raisons.

Le mystère de la pyramide (en face du mur)

Composée à la base d'un carré de 8 mètres de côté surplombé d'un deuxième étage hexagonal de 1,8m de côté et d'un 3° étage carré de 1,5m, le mystère de la présence de cette pyramide détruite en 1860 (et dont les matériaux servirent à conforter le mur d'enceinte actuel du château) reste entier. Vérités, mensonges, légendes (tombe égyptienne, construction romaine,lanterne des morts du moyen âge,...),  se côtoient afin d'expliquer l'ancienne présence de ce bâtiment.



Ancien village fortifié, Vallègue allait tout naturellement s'ouvrir aux voies de communication plus modernes à partir des deux entrées existantes vers la fin du XVIII° siècle. La porte nord, entrée principale protégée par un pont levis (entre la mairie actuelle et le pâté de maison) a fait place à un large espace. Notez que la maison de droite sur la photo a servi de pouponnière à une certaine époque.

 

L'autre porte située à l'est, plus étroite,a été agrandie en supprimant une partie de l'aile du château; La partie restante (à gauche sur la photo) a temporairement été utilisée comme hôpital militaire.



 

Au lieu dit Fourtanier, route de Trébons,  Joseph Espinasse  jougtier fabriquait des jougs  en bois d'orme ou de frêne utilisés pour la traction animale. Chaque joug avait sa propre utilisation suivant les travaux des champs et était une pièce unique puisqu'il était adapté aux animaux auxquels il était destiné.

  Dépiquage:  la majorité des fermes disposaient d'une aire afin de séparer le grain de l’épi à l'aide d'un rouleau ou d'une batteuse, mais il existait aussi des lieux commun. Il en existait un sous le grand mur à droite en allant vers le lac.



   l’ancien lavoir de Vallègue

Témoignages recueillis auprès de Ginette et Eloi Roux par François Tudela et d’après les écrits de Guillaume Guille et Roger Carrière, ancien Maire de Vallègue.

Le lave-linge nous paraît aujourd’hui être un outil ménager bien ordinaire ; pourtant en 1951, seul 8% des foyer en possèdent un, et pour de nombreuses communes son acquisition sera avant tout lié à l’alimentation en eau même si certains pouvaient s’alimenter manuellement. La commune de Vallègue sera raccordée au réseau en 1962, période où l’acquisition d’un lave-linge représentait plus d’un mois de salaire pour la majorité des foyers.

L'activité de nettoyage du linge était physiquement très difficile et la pratique de la lessive dans l’habitat posait de nombreux problèmes (vapeur humidifiant les murs, écoulement de l'eau), rappelons également que toutes les fermes (« bordes ») valléguoises de la commune ne disposaient pas de leur propre puits.

Le développement des lavoirs se fera en parallèle de la révolution industrielle et remplacera souvent la pierre plate ou la simple planche posée au bord d’un cours d’eau, d’une mare (ce qui a été le cas à Vallègue) ou du Canal du Midi en ce qui concerne notre région.

En tout début du XX° siècle, le compte rendu du conseil municipal fait état de la demande des valléguois pour la construction d’un lavoir public. Pratique courante à l’époque, les responsables communaux firent appel à un sourcier. Monsieur Millau, maire de Montesquieu Lauragais décèlera deux sources susceptibles d’alimenter un lavoir dont le rinçage du linge, pour être de bonne qualité, demandait une certaine quantité d’eau. La première descendait vers l’actuel chemin du lac (anciennement chemin de la Gandole) et la seconde au fond d’un verger de la route de saint Vincent à la prairie de Malausse. La propriétaire du terrain, Madame Hellien acceptera d’échanger les 80m² nécessaires à la construction du lavoir contre le vivier communal du Truquet. Ainsi naquit le lavoir de Vallègue.

Sous l’autorité du maire, Castagné Félix (propriétaire du château), sa construction se réalisera en 1904. Son coût sera de 1800 f (7300€ convertis en euros constant en 2021 – source Insee) dont 800 f de subvention et nécessitera l’achat d’une pompe de 209 f (848€) à un ferblantier (artisans fabriquant des ustensiles de ménage ou de jardinage) de Villefranche de Lauragais, Monsieur Cau. Sa mise en œuvre correspondait à un hangar abritant 4 grands bassins avec un abreuvoir pour le bétail à l’extérieur.

Sa construction apporta un réel confort aux valléguoises, qui, pour beaucoup n’avaient plus besoin de sortir un très grand nombre de seaux d’eau des puits ou se mettre à genoux au bord de la marre pour y jeter le linge, le tordre, le plier plusieurs fois et le battre avec un battoir afin de l’essorer le plus possible. Ce lieu génèrera incontestablement un nouveau lien social pour les épouses qui se retrouvaient pour discuter entre elles de leurs peines mais aussi de leurs amours ou des potins du village. Le plus souvent, le linge était amené au lavoir à l’aide de la brouette de la ferme.

Les lavandières l’ont fréquenté pendant près de 70 ans et les plus anciens se souviennent du bruit des battoirs des cris ou des rires qui étaient audibles jusqu’au centre du village.  Lieu de rencontres, il a été aussi le refuge des amoureux et des mendiants qui y trouvaient asile pour parfois y rester la nuit. Pendant plusieurs années il servira régulièrement d’abri à un ancien légionnaire, la ferme de Malausse lui fournissant chaque hiver une botte de paille afin qu’il souffre moins du froid. Plus insolite, il sera également utilisé par un bouilleur valléguois pour la tenue annuelle d’un atelier de distillation dont il était le propriétaire. Une grande partie des Vallèguois, disposants des produits de la vigne ou d'arbres fruitiers, bénéficiaient du « privilège de bouilleur de cru » et ne manquaient pas ce rendez-vous afin de faire distiller leurs fruits. Notons toutefois que l’alambic fut par la suite déplacé vers un autre puit communal plus abondant en eau.

Devenu inutile au fil des ans, le lavoir a été vendu par la municipalité en début des années 2000 et est maintenant devenu une petite maison d’habitation.

En raison d’un risque de pluie lors de la fête communale, les bacs avaient été détruits quelques années auparavant afin de servir d’abri pour le méchoui annuel. Ironie de l’histoire, il n’a pas plu pour la fête cette année-là !