Distribution du courrier

Le courrier a pratiquement été le seul moyen de communication jusqu'à près de la moitié du XX° siècle.

Les facteurs ont ainsi joué un rôle social fondamental pour les familles isolées et parfois séparées en période de conflit ou même de paix puisque le service militaire avait une durée de 5ans au début . La distribution journalière c'est d'abord effectuée à pied puis plus tard à bicyclette parfois portée sur le dos dans des chemins  cahoteux. Dans nos campagnes la motorisation (moto et voiture) a été effective à partir des années 60



Mémoires du facteur de Vallègue: 1968- 1995:

Au delà de la distribution du courrier on oublie que le le facteur avait aussi  pour mission de régler le paiement des retraites, mandats ou autre. Avant de commencer sa tournée, le facteur tenait une permanence au café d'Emilienne sur une table du bar-tabac en guise de bureau pour les personnes  du cœur du village qui venaient retirer ou apporter leur courrier, récupérer leur pension, mandat, allocations familiales ou tout simplement bavarder avec le facteur ou les voisins. Par la suite à bord de sa 2cv, il entamait sa tournée. Les boîtes à lettres étaient quasi inexistantes, le courrier était donc déposé à l'intérieur des maisons ou la cafetière était sur le feu en prévision. Cela donnait aussi  droit à d'autres bavardages parfois copieusement arrosés d'un verre de vin (tout l'art du facteur consistait à savoir refuser sans blesser la personne). L'ensemble des paiements s’effectuaient en espèce ce qui constituait une sacrée responsabilité et exigeait de tenir une comptabilité rigoureuse. Afin de limiter les risques liés au transport de fonds, en 1972 l'évolution de la  règlementation fit qu'il n'était plus possible de distribuer directement des sommes d'argent au grand désespoir d'une majorité des habitants qui ne fréquentaient pas les établissements bancaires. Le facteur devint ainsi, plus par amitié que par devoir, un conseiller financier, pour l'ouverture de compte bancaire, d'un compte épargne (à 6 à 7% à l'époque) ou autre (PEL, SICAV,...), mais aussi pour le suivi des comptes. La confiance était telle que c'est souvent lui qui allait déposer les chèques et  retirer  l'argent nécessaire aux familles pour l'amener lors des tournées et continuait ainsi son rôle de  convoyeur de fonds.

En 1978, l'installation des boîtes au lettre "regroupées" parfois un peu éloigné de l’habitation, modifia profondément les relations humaines entretenues antérieurement. A noter que les boîtes aux lettres étaient munies d'un dispositif (rouge) indiquant au facteur qu'il  devait l'ouvrir afin de récupérer un courrier à poster  ou simplement parfois un petit mot gentil "passer à la maison" manière de ne pas rompre les traditions.


L'agriculture valléguoise de la fin de la 2° guerre mondiale à la mécanisation

Témoignages recueillis auprès de Ginette et Eloi Roux par François Tudela


L’agriculture occupe une place majeure sur la commune de Vallègue. Le village est entouré de terres arables sur lesquelles on cultive essentiellement du blé dur, du tournesol, du colza et dans une proportion moindre du blé tendre, du soja et du maïs. Lorsque l’on observe les champs environnants, de taille relativement grande, il est difficile d’imaginer qu’ils regroupent des parcelles de surface réduite, toujours existantes, invisibles à l’œil nu, qui témoignent pourtant de ce que fut la polyculture-élevage valléguoise avant la grande mécanisation.

Notre plus ancien valléguois, Roux Eloi est né en 1932. Il a exercé la profession d’agriculteur sur notre commune de 1946 à 1993 et a été conseiller municipal pendant 36 ans (18 ans en tant qu’adjoint). Nous avons recueilli ses propos de paysan avisé, ainsi que ceux de son épouse Ginette, sur une époque à jamais révolue.

Faisons tout d’abord un tour d’horizon sur la structure des exploitations valléguoises d’après-guerre. Il n’existait pas sur la commune de grandes exploitations en raison du manque de mécanisation. Elles s’articulaient autour de la main d’œuvre que l’élevage et la polyculture imposaient.

 Il fallait compter au minimum une Unité de Travail-Homme (UTH) et un attelage de bœuf ou de chevaux par tranche de 10-12 hectares. Après avoir utilisé des bœufs gascons comme animal de trait et des chevaux (race ardennaise) pour les travaux plus légers, Eloi achètera son premier tracteur en 1957 (30cv).

 

Après la guerre il exerce son métier en tant que métayer sur une exploitation appartenant aux anciens propriétaires du château de Vallègue. La règle (qui s’appliquait aussi à une majorité des autres exploitants) était simple : les frais d’exploitation (services, engrais...) étaient divisés en parts égales bailleur-preneur et on partageait avec le propriétaire les récoltes, les ventes issues des étables, les porcs, oies, dindons et canards. En outre, tous mois, il apportait également au château 12 poulets et 30 œufs.

Le reste de la volaille était vendu par Ginette le vendredi, au marché aux volailles de Villefranche qui autrefois occupait la majorité des grandes artères. Le produit de cette vente servait à approvisionner le foyer, essentiellement en produits non alimentaires.

Si Eloi et Ginette passeront toute leur vie professionnelle sur la même exploitation, ce n’était pas toujours le cas pour d’autres métayers qui rencontraient des difficultés avec certains propriétaires de la commune. En raison de la prise en charge des terres qui avaient lieu au premier novembre, cela donnait lieu parfois à des scènes assez cocasses fin octobre. En effet, il n’était pas rare de voir le village traversé par des charrettes chargées de meubles ou autres ustensiles appartenant à la famille d’un ancien métayer, ou d’autres pauvres bougres en quête d’une nouvelle exploitation.

C’est donc à partir de ce onzième mois de l’année que nous avons essayé de citer dans quel ordre et par quels moyens se déroulaient les travaux agricoles sur une année.

 

Novembre, c’était avant tout le mois des semailles d’automne. Si les conditions climatiques avaient été jugées favorable, on avait, dès le 20 octobre débuté par les semis d’orge ou d’avoine (nourriture des animaux oblige) sur des plus faibles surfaces. Le blé dur est arrivé plus tardivement dans le Lauragais.

Certains exploitants étaient équipés de semoirs canadiens, pour les plus modestes, le semis avait lieu à la volée et enfouis par le passage d’une herse. Cela était suivi par le roulage au plombeur en bois ou en fer lisse.

Les semis de céréale étaient suivis par le semis de fèves d’une parcelle. Légumineuse très appréciée pour les soupes de famille, elle complétait également la ration des animaux : veaux de boucherie et cochons.

 

Avec les premiers caprices de l’hiver, décembre faisait son apparition. Bravant le froid et dans la mesure ou les terres étaient praticables on procédait aux labours d’hiver sur les terres destinées aux cultures d’été, principalement le maïs, non sans y avoir acheminé la réserve de fumier.

Ces labours duraient de longues semaines, ils se pratiquaient à la charrue Brabant réversible (dont un exemplaire sera exposé sur la commune). Les labours plus profonds (défoncements) s’effectueront plus tard à l’aide d’une charrue balance tirée par un tracteur à chenille qui demandait l’intervention de plusieurs hommes en bout de champ.

Pour la réalisation de ces travaux, Eloi se souvient qu’ils pratiquaient la « junto longo » après les travaux d’étable, on profitait de la lumière du jour pour travailler en continu dans les champs avec seulement une pause-casse croûte vers treize heures : « le brespalia  ».

Le soir on dînait vers 19 heures après avoir soigné toutes les bêtes, refait les litières et réalisé la traite manuelle. Eloi possédait 16 vaches Brune des Alpes, race laitière à grande longévité.

La difficulté d’élever un grand nombre de têtes de bétail résidait

 aussi dans l’approvisionnement en eau. Certaines bordes (fermes) ne disposaient pas de leur propre puits et il n’était pas rare dans la journée de croiser des charrettes avec des comportes ou barriques pour l’approvisionnement en eau du bétail. Le réseau d’eau potable fera son apparition en 1963 au centre du village, mais c’est seulement en 1968 qu’il s’étendra à la ferme de Barrot occupée par Eloi et Ginette.

Tous ces travaux se prolongeaient en janvier et même en février.

Pendant cette période, sur les quatre porcs élevés, deux étaient abattus à ferme (les deux autres étaient remis vivants au propriétaire) car c’était la période de l’année où l’on remplissait les saloirs et les perches à saucisses ou saucissons. On complétait ces réserves à partir des canards gavés par son épouse.

Ces mois étaient aussi la période où l’on révisait le matériel et les visites à l’un des deux maréchaux-ferrants présents sur la commune n’étaient pas rares. Lieu de vie et de discussion tout comme pouvait l’être le café ou s’éternisaient les parties de manille le soir ou les dimanches. On réajustait les jougs pour les animaux de trait ou on en façonnait de nouveaux sur mesure. Un jouglier demeurant à Fourtanier exerçait sa profession sur les bordes de Vallègue et des communes environnantes.

C’était aussi le temps où l’on reconstituait la réserve de bois de chauffage par émondage des arbres présents le long des ruisseau et des fossés.

 Malgré le froid et la tombée de la nuit, les soirées entre amis étaient fréquentes, on bavardait tout en dégustant les châtaignes et le vin nouveau.

 

Aux prémices du printemps, et avec l’allongement des jours, les travaux à l’extérieur reprenaient leurs droits. La remise en état et la taille de la vigne occupaient une grande partie des journées. A la fin du XIX° siècle, la vigne occupait plus de 20% de la surface cultivée valléguoise (Monsieur Pinel instituteur 1873-1887), la production de vin étant en grande partie exportée en Languedoc. Elle perdra son intérêt économique en raison de l’apparition du phylloxéra introduit accidentellement en France dans des pieds de vignes américains. Ce puceron, importé des Etats-Unis, a détruit en quelques années une très grande partie du vignoble valléguois et provoquera la disparition de cépages et de vignobles ancestraux. Des périodes successives de froid et de sècheresse peu propices à cette culture ainsi que la faible adaptation des premiers porte-greffes américains, feront que la vigne restera seulement présente pour l’autoconsommation des valléguois et qu’elle finira par disparaître totalement lors de l’arrêt des petites exploitations conduites en polyculture.

 

La mauvaise qualité du vin produit à la ferme titrant 7° à peine n’est également pas étrangère à cette disparition. Eloi se souvient bien de ces premiers cépages de remplacement peu productifs : l’othello, variété hybride dont la plantation est aujourd’hui prohibée ; le terras cépage rampant qui compliquait la récolte ou l’oiseau bleu qui a pratiquement disparu aujourd’hui et qui donnait un vin rugueux et acide. Sur les 40 ares de vigne de l’exploitation d’Eloi, une petite partie était réservée pour la production du vin blanc à partir de ceps de couderc blanc.

 

Dès le mois de mars, tous les sept à huit ans sur une même parcelle, on reprenait les semis des prairies temporaires de luzerne mais aussi de sainfoin. Le lotier, plante fourragère à fleur jaune présente dans le lauragais en raison de sa résistance à la sècheresse, n’était pas cultivé à Vallègue.

Si le sol était assez ressuyé, avec ses chevaux Ardenais il pratiquait le roulage. Cette opération culturale consiste à passer un rouleau lisse assez lourd sur le sol pour l'aplanir et favoriser l'ensemencement ou le tallage qui contribue à la  production de pousses secondaires.

Considérés comme onéreux les engrais chimiques étaient peu utilisés sur les terres des anciens propriétaires du château, d’autant que l’étable ou l’écurie produisaient une quantité non négligeable de fumier pour enrichir et ameublir le sol. Les rares épandages concernaient les ammonitrates à 20% produits par l’ONIA (devenu l’AZF en 1983) conditionnés en sacs de 100 kg.

 

En ce mois d’avril, et dès que les conditions climatiques le permettaient, il était temps de reprendre les labours d’hiver. Malgré les équipements bien plus sommaires que ceux utilisés de nos jours, les passages répétés de herse ou autres outils sur la terre bien effritée par les gelées permettaient d’obtenir une structure du sol qui n’avait rien à envier avec ce que l’on observe aujourd’hui. Le temps des semis de maïs approchant à grand pas, on pratiquait le billonnage afin de préserver les graines de l’eau stagnante ou des excès d’humidité. La formation de ces petites buttes (billons) perdit de son intérêt dès que la traction animale fut remplacée par des tracteurs qui permirent des labours plus profonds (voir première partie) tout comme l’utilisation de semoirs à maïs. La pratique du « billonnage » faisait l’objet d’un petit défi entre valléguois ou habitants des villages voisins ; c’était à celui qui obtiendrait le meilleur alignement et surtout éviterait railleries ou moqueries en cas de sillons irréguliers.

C’était aussi le temps des semis des grandes bandes d’haricots en grain, qui occupaient une place importante dans l’alimentation du foyer grâce à leur grande facilité de séchage et de conservation pour plusieurs mois.

 

Si le mois de mai est pour nous synonyme de détente et de grandes ballades, c’était le début de longues journées de dur labeur qui attendaient Eloi ainsi que sa famille.

Les 16 vaches laitières Brune des Alpes pouvaient enfin se délecter de l’herbe tendre des pâturages ou des bordures de ruisseau et fonds humides propices à la repousse. A la fin du mois, commençait la fenaison des prairies. Elle s’effectuait à la faucheuse mécanique suspendue latéralement au tracteur ou tirée par ses deux vaches de race gasconne dans les terrains plus difficiles. Dans les endroits peu accessibles ou les bordures, l’utilisation de la faux, qui demande une certaine dextérité était nécessaire.

Si la pluviométrie avait été favorable, il était temps de sarcler les maïs, opération manuelle fastidieuse qui permettait de supprimer les adventices mais aussi de l’éclaircir. On ne laissait qu’un nombre de plantes optimum (4 à 5 pieds par mètre linéaire).

 

En ce mois de juin, il était fréquent de croiser des charrettes remplies de foin qui allait être soigneusement stocké pour la nourriture des bêtes en hiver. Il fallait faire preuve d’une bonne anticipation et d’une grande expérience afin que de la coupe au séchage et au ramassage un orage ne vienne pas abîmer, voire ruiner, une partie de la récolte. Il n’était pas rare d’être obligé de retourner manuellement à la fourche le foin humide dans le champ afin de parfaire son séchage. Toutes les personnes de la ferme disponibles étaient mobilisées afin de « rentrer » la récolte qui parfois devait s’effectuer dans un laps de temps très court.

Le soir du 24 juin, chaque ferme était illuminée par un feu de bois afin de fêter la Saint Jean. Les valléguois se réunissaient ensuite autour d’un grand feu sur la petite place route de Revel.

 

De nos jours, au mois de juillet, nous sommes habitués à observer le ballet des moissonneuses batteuses dans les champs et nous en croisons parfois sur nos routes, cette période est maintenant relativement courte. Ce n’était pas le cas avant la grande mécanisation, les moissons pouvaient durer de 45 jours à 2 mois. Récolter les grains avant la sur-maturité par temps sec et en l’absence de rosée se révélait alors parfois compliqué. Vers la fin des moissons, on entendait dans les champs de colza trop tardivement récoltés « le tic », bruit caractéristique d’un grain trop mur qui se détachait et tombait à terre. Les rendements d’orge ou de blés à haute tige, sensibles à la verse malgré les progrès de la recherche agronomique amorcée dès 1948, ne dépassaient guère les 10 à 15 quintaux/hectare. La mise en marché de nouvelles variétés telle l’Etoile de Choisy (INRA), permettront d’améliorer très significativement les rendements, mais ne remplaceront pas totalement les anciennes sur l’exploitation, car leurs tiges trop courtes ne permettaient pas de produire assez de paille pour les animaux.

 

Les moissons s’effectuaient avec l’aide d’entreprises locales ou des villages environnants.

 

Une partie de la récolte donnait lieu à des échanges, notamment pour le pain : un sac de 80kg de blé (c’était le conditionnement habituel de l’époque !) pour 30 pains de 2kg. Eloi amenait ses sacs de blé au fur et mesure des besoins de la famille au boulanger de Cessales qui faisait moudre le grain à la minoterie du Col de Naurouze. A noter qu’un meunier était également présent à Vallègue (meunier Tesseyre). Une autre partie de la récolte était stockée à la ferme pour l’alimentation du bétail et de la volaille, mais aussi parfois conservée pour ensemencer l’année suivante. Les semences étaient souvent échangées avec les villages voisins afin d’éviter de semer toujours les mêmes variétés sur une même parcelle. Le reste était vendu à la CPB (Coopérative des Producteurs de Blé) autrefois située sur le terrain du boulodrome de Villefranche du Lauragais, Eloi en était adhérent. La CPB avait racheté une ancienne ferme sise sur ce site, son siège se situait rue Ozenne à Toulouse.

quelques ventes de semence de blé, mais aussi de fèves et de haricots s’effectuaient à la halle aux grains de Villefranche de Lauragais, démolie au début des années 1970 pour y implanter l’actuelle mairie.

 

Les 3 moulins présents à Vallègue avaient cessé leur activité bien avant la deuxième guerre mondiale. Le dernier (voir photo) au lieu-dit « le Clot » a été démoli en 1940.

La majorité des fermes disposaient d’une aire de battage, une était publique en bordure de l’actuel chemin du lac. Suivant le type de graines, le battage s’effectuait à l’aide d’un rouleau, d’un fléau ou en faisant appel à l’entreprise valléguoise Espinasse.

On les passait ensuite au tarare, présent dans toutes les fermes, afin d’enlever les dernières impuretés.

 

Le mois d’août était hélas le plus souvent synonyme de sècheresse et l’eau commençait à manquer dans certaines fermes, ce fut particulièrement le cas dans les années 40. Pendant ces périodes, l’utilisation des puits communaux de la commune devenait règlementée ; les prélèvements s’effectuaient sous l’autorité du garde-champêtre. La disponibilité de fourrage vert et les coupes de regain étaient quasi inexistante. Afin de pallier ce manque de végétal, on écimait le maïs après que l’épi soit formé, et on distribuait directement cette masse végétale à l’étable et à l’écurie. Les bergeries étaient quasi inexistantes sur la commune de Vallègue alors que les brebis de la race ovine lauragaise (race rustique de grande taille à laine fine) étaient bien présentes sur des communes environnantes.


 

L’agriculture et les métiers rattachés à cette activité : forgerons, marchand de paille ou de foin (Guillaume Guilles) …, emploieront la majeure partie des valléguois (moins de 200 habitants dans les années 60) jusqu’à la grande mécanisation. Aujourd’hui, le village est toujours entouré de terres arables sur lesquelles on cultive essentiellement du blé dur, du tournesol, du colza et dans une proportion moindre du blé tendre, du soja et du maïs. Lorsque l’on observe les champs environnants, de taille relativement grande, il est difficile d’imaginer qu’ils regroupent des parcelles de surface réduite, toujours existantes mais invisibles à l’œil nu. Le paysage parcellaire a été bouleversé par la disparition des haies, talus, fossés.  Les bois ont quasiment disparu de la commune alors qu’ils couvraient la plus grande partie du territoire (Naudy instituteur de Vallègue - 1907). Hormis la zone de la Montagne Noire, le Lauragais est une des régions les plus déboisées de France, seuls quelques lambeaux de forêts sur les sols les plus pauvres perdurent sur la commune de Vallègue.

 

Les fermes, avec leurs grandes ouvertures afin de laisser pénétrer les charrettes de foin ou de paille ont été transformées en maison d’habitation tout comme l’ancien lavoir et l’ancienne école ; les puits ont perdu leur vocation première. Pourtant, tous ces indices, avec les quelques hangars encore existants et les quelques rouleaux en pierre en bordure des maisons témoignent de ce que fut la polyculture-élevage valléguoise avant la grande mécanisation. Ils sont là pour nous rappeler ce que fut le dur labeur des hommes mais aussi de leurs épouses qui accomplissaient une multitude de rudes tâches sans oublier l’implication des enfants qui, dès leur sortie de l’école allaient aider leurs parents. Ils nous rappellent aussi combien l’entraide a permis de préserver les bons souvenir de cette période.

 

Nous renouvelons nos remerciements à Ginette et Eloi Roux pour le temps qu’ils nous ont accordé afin de brosser cette esquisse de ce qu’était la vie de la majorité des valléguois pendant cette période.